3901m l’Aiguille d’Argentière

Cette histoire avait mal commencé.

En sortant le matériel de l’auto, je me suis aperçu que j’avais oublié les peaux de phoque . Heureusement, le magasin de sport d’Argentière avait ouvert hors-saison à 14h pour un inventaire et le patron avait pu m’en vendre une paire. Comme le télé des Grands Montets était fermé, nous sommes montés depuis le bas jusqu’au refuge, seuls au monde dans le bassin d’Argentière éclatant de lumière. Petite soirée tranquille au refuge d’hiver. 2 lumières brillent en face nord des Courtes. Le lever du jour nous voit racler les couteaux sur les pentes du glacier du Milieu, la tête en l’air sur les formidables tours de granit qui nous observent avec condescendance. La rimaye passée sans encombre, il faut mettre les crampons et attaquer le couloir du haut sans s’énerver, car le battant s’affole vite. Dans une manip avec son sac, ma petite femme lâche son beau bonnet canadien – exceptionnel- sans prix- coup de cœur -qui débaroule dans la pente et plonge dans la rimaye… Malheur ! Elle pense fermement que je vais tirer un rappel et descendre au fond de l’abime noir et glacé pour aller le récupérer à la descente !!! les femmes ont parfois des réactions tout du moins curieuses.

Au sommet, les arguments des l’offices de tourisme se confirment. La vue est extraordinaire sur tout le massif du Mont-Blanc et plus loin au levant, sur le Valais. Plus près, l’arête Forbes du Chardonnet fait resurgir quelques souvenirs de jeunesse. La descente se fait en crampons ( j’ai gardé en tête le récit d’un bon copain fort skieur qui avait raté son premier virage en haut et était descendu tout le couloir sur le ventre…)

Arrivés au dessus de la rimaye, dans une manip avec son sac, ma petite femme lâche son beau bonnet canadien – exceptionnel- sans prix- coup de cœur -qui débaroule dans la pente et plonge dans le trou… Malheur ! Elle pense fermement que je vais tirer un rappel et descendre au fond de l’abime noir et glacé pour aller le récupérer !!! Les femmes ont parfois des réactions tout du moins curieuses. Perte et profit…Peut-être pas pour un quidam d’ Argentière dans 50 ans… Puis, descente sur les grandes pentes dans une neige moquette jusqu’au plat du glacier, et pas de patineur pour rejoindre les hauts de Lognan.

Finalement, cette histoire s’est bien terminée.